Poème de jeunesse Août 1981

8 février 2012

Passe auprès de lui
Sans le toucher
Sans le voir
Poursuis ton  rêve intérieur
De femme,
Ne cherche pas
À l’atteindre
Tu ne pourrais pas
Il est trop loin
De tes pensées,
De ton coeur.
Il n’est pas du même rêve
Il est d’un autre rêve …

Passe auprès d’elle
Sans la toucher
Sans la voir
Poursuis ton rêve intérieur
D’homme,
Ne cherche pas à l’atteindre
Tu ne pourrais pas
Elle est trop loin
De tes idées,
De ton labeur.
Elle n’est pas du même rêve
Elle est d’un autre rêve …

Le goût de l’herbe

27 janvier 2007

Les sirènes hurlantes des usines et le déferlement des ouvriers en bleu de travail se ruant à l’extérieur des grilles, à pied ou en vélo, me surprenaient toujours en plein jeu à l’autre bout de la cité, très loin de chez moi me semblait-il. Comme je n’avais à cette époque aucune conscience de l’écoulement du temps, je n’anticipais jamais l’incident qui, du lundi au samedi, venait invariablement abimer la fin de ma journée. C’était à chaque fois une course éperdue et solitaire jusqu’à la maison, où j’arrivais en pleurs, accueillie le plus souvent par les quolibets des commères sur le pas de leur porte, qui prenaient un malin plaisir à ce rituel pathétique.
Pourtant, tous les jours, je filais rejoindre les autres gamins pour des aventures sans fin dans les champs qui persistaient ça et là au milieu des maisons, enclaves de liberté, insolents, rouges et jaunes en été à cause des coquelicots et des boutons d’or, grandioses à mes yeux d’enfant ! Ces champs embellissaient ma vie d’odeurs, de bruits et de couleurs.
Aujourd’hui quand j’entends les sirènes hurlantes des usines, je sens la caresse du vent sur mon visage et le goût de l’herbe dans ma bouche…

Nostalgie

10 janvier 2007

Quand j’étais petite, je croyais que je ne grandirais jamais et que je ne vieillirais pas. Et j’étais désespérée car je me sentais prisonnière au milieu des adultes. Je ne m’épanouissais que dans les amitiés très vives que j’entretenais avec d’autres enfants et dans l’amour inconditionnel que je portais à ma soeur aînée.
Pourtant un jour je me suis aperçue que j’avais grandi et que j’étais libre et heureuse, mais alors j’étais déjà presque vieille dans le regard des autres.